• Un peu d'histoire:

    En collaboration avec Pierre Mauboussin, Louis Peyret conçut le PM X.

    Exemplaire unique, ce petit monoplace à aile cantilever à profil épais et grand allongement, était animé par un moteur ABC Scorpion II de 34cv.

    En septembre 1929, il battit, aux mains de Charles Fauvel, toute une série de records du monde dans la catégorie des monoplaces de moins de 200kg de masse à vide.

    PEYRET MAUBOUSSIN type PMX

    Pourquoi le choix de ce modèle? Me familiarisant actuellement avec Photoshop pour la mise en couleur de mes futurs modèles, j'avais besoin de tester le mode opératoire depuis Autocad jusqu'à l'édition après passage dans Photoshop.

    Ne possedant pas, ni 'ayant accès à Illustrator, la seule solution qui m'était accessible consistait à scanner mes planches en noir et blanc (sans couleurs), une fois imprimées avec Pdf creator, puis de les récupérer sous Photoshop et les mettre en couleur, un peu à la manière d'une BD.

    le process me satisfait pleinement et me donne accès au formidable possibilités de Photoshop pour la mise en couleur de mes planches (vieillissements divers, reflets, ombres diverses etc). Une multitude de pistes à explorer.

    Donc, il me fallait trouver un modèle simple à dessiner, histoire de ne pas regretter le temps passé, si la méthode ne s'avérait pas viable.

    En feuilletant le formidable ouvrage de Roger Gaborieau: "l'aviation légère en France 1920-1942", je suis tombé sur cet appareil original qui répondait à mes attentes.

    La maquette:

    La documentation n'est pas très riche en ce qui le concerne, mais le plan en modèle "cacahuète" de E. Fillon me servit de base. D'autre part je glanais sur le net un plan trois vues (de qualité médiocre) qui, avec le plan précédemment évoqué, allait me permettre d'attaquer le dessin de cet appareil.

    PEYRET MAUBOUSSIN type PMXPEYRET MAUBOUSSIN type PMX

    Il existe peu de photos de cet appareil, la plus belle étant celle de l'ouvrage précité (celle à gauche ci-dessous), les autres de qualité très médiocre.  Mais, faute de grives...

    Aviation légère en France de R GaborieauPEYRET MAUBOUSSIN type PMX

         L'aviation légère en France de R. Gaborieau       Glané sur le net. Adresse?

    J'ai conçu ce modèle avec deux niveaux de finition. Une version de base, simple à assembler, (montage en une soirée), et une version un peu plus enrichie destinée à ceux qui aime mettre à l'épreuve leur habileté et leur patience, mais rien de bien "sorcier" en soi.

    C'est cette dernière version qui figure en tête de cet article, histoire de prouver que mes modèles sont "montables", ce que je considère ètre un minimum d'honnêteté vis à vis de "monteurs" potentiels.

    Le Montage:

    Je pars du principe que la géométrie d'un modèle (même à une échelle si réduite) doit ètre parfaite. Une seule solution pour y parvenir: doter notre modèle d'une structure simple et rigide que l'on habille ensuite avec la peau que constitue le revètement.

    PEYRET MAUBOUSSIN type PMXPEYRET MAUBOUSSIN type PMX

    Fuselage avec structure capot moteur            structure aile (extrados en contact avec plan de travail)

    Les planches sont suffisamment explicites (du moins je le pense), pour se passer de tout complément d'information.

    Pour les pinailleurs:

    - Bien que peu réalistes pour l'échelle, je me suis amusé à réaliser les différents cables de commande avec la cap la plus fine en ma possession (2/10). C'est beaucoup trop gros. j'ai découvert, mais un peu tard, dans ma boite "à rabiots", du fil de cuivre de bobinage plus fin. A essayer sur un prochain modèle.

     

    PEYRET MAUBOUSSIN type PMX

                                                                                             Trouvé sur le net. Cela donne une idée.

    - Pour le "look" du moteur, je pense que les tubulures d'échappement sont incontournables. Pour ma part, j'ai décidé de les laisser couleur cuivre.

    - Les fûts des amortisseurs sont délicats à rouler sur de la cap 3/10. J'ai utilisé une chute de papier modelspan (toujours la boite à rabiots). C'est le papier le plus fin que j'ai trouvé..et ça marche.

    - Le cone est tourné dans une baguette de bois dur. Je me refusais d' affubler le nez de mon avion d'un cone pointu style chapeau de clown, difficile à éviter avec une réalisation papier à cette échelle

    En guise de conclusion:

     

    Un avion original, duquel a été extrapolée une version biplace construite à deux exemplaires, dont un est préservé dans les réserves du musée de l'air d'Angers. Peut ètre un futur modèle?

    Ce modèle, comme certaines de mes créations, est téléchargeable gratuitement sur le site de mon ami Pierre pierreg.free.fr   qui a contribué largement à m'inoculer le virus de la maquette en papier, et que je remercie encore une fois, pour son aide, au combien, précieuse.

     http://pierreg.free.fr/carton/projet/myproj.htm

    Mes modèles MAUBOUSSIN au 1/66 VOIR

     


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  • Le remarquable ouvrage que constitue le DOCAVIA  n°38 sur les avions NIEUPORT et une documentation assez conséquente accumulée depuis quelque temps sur le sujet, m'ont décidé à dessiner ce qui fut le premier sesquiplan d'une longue série d'appareils parmi lesquels les remarquables  Nie-11 "bébé" et Nie-17,  montures d'as légendaires comme Navarre, Guynemer, Nungesser pour ne citer qu'eux.

    NIEUPORT Nie-10 au 1/66

                   Seule photo colorisée d'un NIEUPORT 10 première version que j'ai trouvée sur le net et qui fait l'objet de cette maquette.

    Le NIEUPORT Nie-10 que je vous propose, est le premier de la lignée. Initialement destiné à l'observation, comme tous les appareils de cette époque (1914-1915), il n'avait pour défense que la mitrailleuse de l'observateur installé à l'avant. Pour utiliser son arme , ce dernier devait se lever et passer son buste au travers de l'ouverture de l'aile supérieure et, par ce mouvement effectué en plein vent, il constituait une gène considérable pour le pilote et obstruait sa visibilité vers l'avant (source: Docavia).

    La maquette se compose de deux planches au format A4. Les planches sont suffisamment explicites pour se passer d'une notice de montage.

    A mon habitude, (et pour mon plaisir), j'ai détaillé, au mieux de mes possibilités, cette maquette.

    Il y a possibilité de "pinailler" encore plus, en rajoutant, par exemple, les haubans tirés d'aiguilles à insectes. C'est le plus fin qui existe (1/10mm). J'ai écarté le fil de pèche (on en trouve de 5/100mm) mais nos maquettes en papier supportent mal la tension de tels fils. Essais à venir.

    Je compte faire un essai et vous tiendrez au courant du résultat.

    J'ai aussi pris la liberté de reproduite le support de mitrailleuse comme il figure sur la photo ci dessous bien qu'il ne figure pas sur la photo en couleur. je pense quand même que cet accessoire était incontournable car je vois mal l'observateur s'en passer. Trouver une position stable dans le vent relatif devait ne pas ètre des plus confortables!

    NIEUPORT Nie-10 au 1/66

    Je vous joins aussi quelques photos de détail.

    NIEUPORT Nie-10 au 1/66NIEUPORT Nie-10 au 1/66

    NIEUPORT Nie-10 au 1/66NIEUPORT Nie-10 au 1/66

    Cette maquette est, comme mes autres créations, en téléchargement gratuit sur le site de mon ami Pierre: 

    http://pierreg.free.fr/carton/projet/myproj.htm

     

    Mes autres modèles NIEUPORT au 1/66   VOIR

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  • NIEUPORT TRIPLAN au 1/66

    Un peu d'histoire :

    En 1917 apparurent les triplans Fokker  DR1 et Sopwith 130cv Clerget. En1915  Nieuport s'était déjà penché sur cette formule prometteuse qui ne devait présenter que des avantages : stabilité, écart de vitesse et robustesse.

    Au moins trois types différents furent construits. Celui proposé est la première version. Elle se caractérisait par l'aile supérieure positionnée en avant des deux autres. Pour les versions suivantes, cette même aile fut  positionnée en arrière.

    Un seul exemplaire, semble t' il, fut construit mais aucune trace de résultats issus quelconques essais. De formule biplace, son fuselage était celui du Nieuport 10 dont il reprenait aussi le train et les empennages.

    L'aile en avant aurait favorisé l'instabilité de l'ensemble d'où son déplacement sur les versions ultérieures. 

    (Les informations ci-dessus sont extraites de l'excellent ouvrage sur les avions Nieuport:  le DOCAVIA n°38, une référence en la matière).

    La deuxième version fera, sans doute, l'objet d'une prochaine maquette.

    La maquette :

    Chaque nouvelle maquette est pour moi l'occasion d'essayer de progresser, tant au niveau de la conception, que de la décoration.

    Je pousse le détail au maximum de mes possibilités, quant à la décoration, je continue à me familiariser avec ce formidable outil qu'est photoshop.

    Quelques explications :

    Les ailes reçoivent des âmes de 5/10. Ce diamètre à première vue un peu faible, permet de respecter au mieux l'épaisseur du profil et s'avère suffisant au niveau de la rigidité. Ils sont en cap pour les ailes supérieure et centrale et en fil de laiton pour l'aile inférieur ce qui facilite l'obtention du léger dièdre de cette dernière.

    Questionnements et interprétations:

    - Aménagement de l'habitacle

    Il va falloir faire preuve d'imagination(et de logique) pour meubler ce "trou béant".

    Le DOCAVIA nous apprend que la cellule était celle du biplace Nieuport 10. Sur certaines photos on devine la présence d' un pare brise. Ceci laisse supposer que le pilote était en place avant. Est ce qu'un siège était présent à la place arrière? N'oublions pas qu'il s'agit d'un prototype. Auquel cas l'occupant ne pouvait se consacrer qu'à l'observation. La place est sensiblement exigüe et on imagine mal le positionnement d'une quelconque arme de défense, absente d'ailleurs sur toutes les photos.

    La commande des ailerons est rigide, et les renvois (guignols) sont visibles. Le manche à balai devait donc comporter une partie horizontale passant sous le siège du pilote et terminant en T, chaque extrémité du T étant munie de biellettes actionnant les renvois des ailerons.

    Sur mon modèle j'avais imaginé un tube courant le long du longeron en travers de l'habitacle, et servant de palier aux axes des longerons. A la réflexion je doute de sa présence, les paliers se situant au niveau des renvois uniquement (comme sur le Nieuport 10 et ses dérivés). Je l'ai donc supprimé sur les planches.

    Sous le siège du pilote, j'ai fait figurer le réservoir d'essence de forme ovoïde. Une telle configuration figure sur des dessins du Nieuport 10 biplace. Ceci n'empèche pas la présence d'un réservoir principal à l'avant, sous le carénage du dessus du fuselage. Comme la fonction initiale du Nieuport 10 biplace était l'observation, on peut imaginer la nécessité d'avoir une autonomie accrue. J'ai conservé cette configuration bien que discutable sur un prototype.

    - Cocardes

    Parmi les trois photos en ma possession une montre clairement des cocardes uniquement sur l'intrados des deux ailes (supérieure et inférieure). L'absence de cocardes sur les extrados des ailes est bien visible sur une autre photo.

    Ceci est incohérent, à moins que cette dernière photo soit celle de l'appareil avant peinture? Dans le doute, je me suis fié aux photos. N'oublions pas qu'il s'agit d'un prototype.

    - Couleur

    Toujours sur les photos, la teinte de la partie entoilée du fuselage tranche nettement avec celle du capot moteur métal nu. Ceci laisse supposé que celui ci était peint de couleur foncé. Pourquoi pas vert foncé  puisque cette couleur faisait partie de la gamme des teintes de camouflage de cette période?

    L'extrados des ailes et de l'empennage horizontal sera, lui aussi de couleur vert foncé. Quant au dessous de l'ensemble, une photo laisse penser qu'il était de couleur clair. J'ai donc opté pour la couleur de la toile non peinte.

    Et pour aller plus loin :

     Comme à mon habitude, j'évite de positionner les gouvernes dans l'axe. position erronée en ce qui concerne la profondeur particulièrement, celle-ci se positionnant naturellement "à piquer" à l'arrêt, sous son propre poids.

    De ce fait, palonnier et manche adoptent des positions cohérentes. Veiller seulement à orienter la dérive en fonction de celle du palonnier sur le plan à savoir: à gauche.

    Dérive et gouvernes de profondeurs sont équipées de leurs renvois. je les ai imprimés directement sur une feuille cartonnée couleur alu ce qui leur conserve leur finesse et une couleur recto verso. je sais, à cette échelle, on ne voit pas grand chose, mais il y a la satisfaction de savoir que ces éléments sont en place. De même pour la partie métallique de la béquille arrière réalisée en cap 3/10....

    A propos des haubans et des cables de commandes

    A l'échelle, ils devraient avoir une diamètre de 2 à 3/100 de mm. En gros l'épaisseur d'un cheveu. Ceux ci ne peuvent ètre utilisés du fait de leur sensibilité à l'humidité. Il est impératif que ces éléments restent tendus. Il y a bien du fil de pêche de 5/100 mais comment tendre ce matériau sur une structure qui n'est pas parfaitement rigide?

    La seule solution est l'utilisation de matériaux rigides. La cap existe en 3/10 et l'on trouve des épingles à papillons de 25/100. Bien que le diamètre soit beaucoup trop fort, l'effet visuel reste acceptable (mais limite).

    La solution viendrait peut ètre du plastique étiré à la flamme d'une bougie par exemple. Cette méthode est utilisée par nos collègues adeptes des maquettes plastique. A voir.

    Le montage en images  :

    NIEUPORT TRIPLAN au 1/66NIEUPORT TRIPLAN au 1/66

    mise en forme du profil                          empennage et mats entre plans

    NIEUPORT TRIPLAN au 1/66NIEUPORT TRIPLAN au 1/66

                   les sièges                                         mise en forme du fuselage

    NIEUPORT TRIPLAN au 1/66NIEUPORT TRIPLAN au 1/66

    mise en place longeron aile inférieure             aménagement en cours

    NIEUPORT TRIPLAN au 1/66NIEUPORT TRIPLAN au 1/66

              l'écarteur en action                                siège avant et réservoir

    NIEUPORT TRIPLAN au 1/66NIEUPORT TRIPLAN au 1/66

    mise en place de l'aile intermédiaire       commande ailerons (voir planche 3)

    NIEUPORT TRIPLAN au 1/66NIEUPORT TRIPLAN au 1/66

    vue avant du même mécanisme            une troisième main pratique

    NIEUPORT TRIPLAN au 1/66NIEUPORT TRIPLAN au 1/66

    les roues en cabine de peinture                positionnement des ailes

    NIEUPORT TRIPLAN au 1/66NIEUPORT TRIPLAN au 1/66

           ajout des mats obliques                        mise en place du"rototo"

    NIEUPORT TRIPLAN au 1/66

              vue de dessous"full details"

    Il n'y a plus qu'à vous rendre au hangar de mon ami Pierre pour prendre possession des planches et construire ce Nieuport  peu connu et original.

    http://pierreg.free.fr/carton/projet/myproj.htm

     

    Mes autres modèles NIEUPORT au 1/66   VOIR

    Bons vols.


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  • MAUBOUSSIN 11

     

    La période de l'entre deux guerres fourmille, en France, de ces avions qui ont "de la gueule"....et une histoire.

    Notre patrimoine est particulièrement riche en la matière, ce sont, bien souvent des avions de formule originale, construits à peu d' exemplaires, avec les moyens limités de la construction dite "amateur".

    Le musée régional de l'air d'Angers Marcé regorge de ces trésors. D'aucuns sont exposés dans le vaste et lumineux hall, d'autres dorment dans la réserve (une véritable caverne d' Ali Baba) en attendant, peut être, un jour, leur restauration.

    Je vous engage vivement à visiter ce dynamique musée à la collection particulièrement riche et bien mise en valeur, dont certains éléments sont maintenus en état de vol. L'accueil y est aussi compétent qu'agréable.

    Notre PM XI y prend un repos bien mérité en offrant au regard du public son fuselage d'"ULM avant l'heure".Il ne lui manque que ses ailes pour retrouver le chemin du ciel!

     Le choix du modèle:

    Après avoir dessiné le Mauboussin X, et avoir été séduit par son histoire, le projet de modéliser son successeur, le Mauboussin XI était "dans les cartons", et attendait sagement son tour de passer sur la planche à dessin.

    Un peu d'histoire....à travers la presse d'époque.

    André FRACHET dans Les Ailes du 5-2-1931 (source Gallica)

    "L'aviation économique possède, en M. Pierre Mauboussin, un de ses plus actifs artisans. Ce jeune constructeur avait déjà établi, en effet, en collaboration avec le bon ingénieur Louis Peyret (1) , un premier avion léger, monoplace de 34cv, qui s'attribua aisément quatre records du monde. Tout récemment encore, sur ce même appareil, transformé en hydravion à flotteurs, le pilote Vercruysse montait à plus de 4000m.

    Ces résultats remarquables laissent bien augurer de l'avenir du biplace Mauboussin M11, extrapolation améliorée du monoplace.

    De fait le monoplan MXI a bien évolué depuis sa sortie, l'an dernier, à la veille du Challenge International de Tourisme. Une panne d'essence malheureuse le mis hors de cette compétition dans laquelle il pouvait prendre une très bonne place.

    Les idées personnelles de M. Mauboussin sur le tourisme aérien sont d'autant plus intéressantes que, d'une part, il les a réalisées,d'autre part elles sont étayées par des chiffres qui ont leur éloquence. M. Mauboussin nous apprend ainsi que le prix de revient kilométrique du MXI, calculé sur 1000 heures et comprenant, l’amortissement de l'appareil, son entretien, les réparations, l'huile et l'essence, ressort à un franc seulement( 2). Ce chiffre est réellement peu élevé. Pour l'atteindre, il faut disposer d'un appareil très fin, capable d'un haut rendement aérodynamique. La construction d'un avion de cette qualité, quoique onéreuse, reste donc, en définitive, d'un emploi beaucoup plus économique. Nous sommes d'ailleurs parfaitement d'accord avec M. Mauboussin que l'aviation ne peut ni ne doit supporter aucune médiocrité.

    Du point de vue de la sécurité, également,M. Mauboussin a très patiemment poussé ses études et ses recherches aérodynamiques avant toute chose. Cela lui a permis d'établir une excellente voilure, sans déplacement du centre de poussée, et aussi, de disposer convenablement des gouvernes efficaces. Dans ces conditions, et avec un bon petit moteur, ayant depuis longtemps fait ses preuves, comme le Salmson Ad9 de 40cv, un pilote de tourisme peut s'envoler en toute tranquillité.

    Aussi bien le biplace Mauboussin MXI peut ètre cité comme le prototype le plus complet de l'avion de tourisme moderne. Sans parler de sa conduite intérieure, à deux places cote à cote et fort agréablement aménagée, il comporte les dispositifs les plus récents, pouvant améliorer ses performances et la sécurité de sa conduite. C'est ainsi que le MXI de luxe est pourvu d'ailerons L. Peyret, à double articulation, de freins sur roues et d'un carénage pour ces dernières, d'un capot moteur genre N.A.C.A. formant silencieux, etc.

    Les touristes aériens français commencent à s'évader de notre ciel. Aussi de longues randonnées seront certainement entreprises, aux beaux jours, vers de nouveaux horizons. D'après ce que nous venons de voir, des voyages ne seront pas plus couteux que s'ils avaient été effectués en automobile. Si l'aviation de tourisme vient seulement de naitre, elle bénéficie pourtant d'appareils perfectionnés qui, comme le Mauboussin XI, augmentent ses possibilités et rendent sa pratique plus abordable..

     (1) Louis Peyret s'est déjà illustré en concevant des aéronefs à ailes en tandem: l'Alérion et le Taupin, de futurs modèles qui ne manquent pas d'originalité..

    (2) Le pouvoir d'achat de 1 franc en 1931 est donc le même que celui de 61.72€ en 2017.

    Le Mauboussin XI est un petit biplace directement extrapolé du monoplace Mauboussin X. 

    Deux exemplaires seulement ont vu le jour (F-AKFD et F-AJUL). Il étaient propulsés par un moteur SALMSON 9ADb de 45cv.

    Aux mains de René Lefevre son propriétaire, le F-AJUL effectua la liaison Paris  Madagascar en 1931, soit 12 550kms en onze jours, puis Paris Saigon en 1932 soit 13 400kms en dix jours.

    René Lefevre a ainsi parcouru plus de 80 000kms aux commandes de ce petit monoplan de faible puissance, performance remarquable pour l'époque.

    La documentation:

      - Un descriptif de l'appareil a été faite à la "rubrique; "Les ailes s'ouvrent" de la revue Les Ailes  du 5 février 1931 ( extraits ci-dessous, source Gallica). Un plan 3 vues, de mauvaise qualité (mais c'est le seul que j'ai trouvé) accompagne cet article, article d'ailleurs repris dans la revue n°145 du NACA.

    - La " revue aéronautique de France" (source Gallica) d'avril 1933 relate les vols de René Lefevre avec quelques photos en noir et blanc intéressantes VOIR

    - Les photos couleur de la cellule sont nombreuses du fait que l'original existe toujours, je vous en propose une sélection en fin d'article. 

    - enfin je vous recommande le livre de Roger Gaborieau "l'aviation légère en France 1920 - 1942" qui traite, bien entendu des Mauboussin X et XI et qui est une véritable source d'inspiration pour les amateurs, comme moi, de beaux avions originaux français.

    MAUBOUSSIN 11

    Le profil ci-dessus est tiré de cet ouvrage. Il a été dessiné par Alban Dury, illustrateur de talent, réalisé directement d'après l'original. Facile pour l'accès, il est vice président du musée d' Angers Marcé! Toujours disponible, il m'est d'un grand secours dans mes recherches de documentation (c'est lui qui a mis en couleur les planches de mon stampe au 1/33). Merci Alban pour ton aide et ta réactivité.

    Le Mauboussin XI. Descriptif.

     Les Ailes du 5-2-1931 (extraits) Source Gallica.

    Voilure - Aile d'une seule pièce reposant sur le dos du fuselage. Profil d'épaisseur relative variable (très fin aux petits angles et sans déplacement du centre de poussée. Les ailerons occupent toute la longueur du bord de fuite. Peuvent etre pourvus du dispositif L. Peyret à double articulation pour ,une meilleure efficacité à tous les angles de vol. Possibilité d'actionner ces gouvernes simultanément pour accroitre la portance.

    L'aile est fixée au fuselages par des ferrures disposées en carré. Pour son démontage, une fois déboulonnée, on la fait pivoter de 90°. Elle se trouve ainsi parallèle au fuselage. Pour ce, l’empennage vertical est monté à charnières et se rabat horizontalement. Il est soutenu par deux petites contrefiches qui se plaquent le long du fuselage pour le vol. De même, les jambes du train normalement attelées au longeron de l'aile viennent se fixer à la partie haute du fuselage.

    La structure de l'aile se compose de deux longerons et de nervures en bois. Elle est intégralement recouverte de contre plaqué d'épaisseur variable et protégée par un enduit.

    Fuselage - De section carrée, il est aussi en bois (longerons et couples) et recouvert de contreplaqué. La cabine est fermée et biplace. On y accède par une grande porte coté droit. La cabine est abondamment vitrée y compris dans le plafond. Derrière les sièges se trouve une soute pour les bagages.

    Les empennages se composent d'une partie fixe et d'une partie mobile. Ils sont entièrement en bois comme la voilure et montés en porte à faux. De profil épais, à grand allongement et de surface généreuse, leur efficacité est parfaite.

    Moteur.IL est équipé d'un Salmson Ad9 de 9 cylindres en étoile à refroidissement par air; il développe 40CV à 2000 tours-minute. L'hélice est au choix en bois ou métallique. Il est pourvu d'un carénage genre N.A.C.A. qui, outre une réduction de la résistance à l'avancement, sert de silencieux et de réchauffage de l'air à l'admission. Démarrage de l'intérieur ,de la cabine par manivelle ou démarreur automatique.

    Deux réservoirs d'une capacité de 60l sont montés dans l'aile.

    Train d' atterrissage - D'une voie d'environ 2m50, il est constitué de 2 V servant d'essieu et articulés en bas du fuselage. A la pointe de ce V vient se fixer une jambe élastique verticale. Les roues font 650 x 80mm et peuvent ètre munies de frein différentiels et de carénages. La béquille orientable est une lame d'acier montée sur sandows et peut etre remplacée par une roulette orientable si les roues sont munies de freins.

    Pour compléter ce descriptif, je joins deux planches intéressantes extraites de revues de l'époque (source Gallica).

    MAUBOUSSIN 11                                    MAUBOUSSIN 11

     

                                Les Ailes 3 juillet 1930                                                                                                    L'Aéronautique déc. 1930

     

    Les raids

    Paris - Madagascar (3 au 14 decembre 1931)

    L'Aerophile de janvier 1932 et Les Ailes du 9-6-1932 (extraits)

    MAUBOUSSIN 11"C'est à bord d'une "conduite intérieur"  Mauboussin propulsée par un moteur Salmson 40CV que le navigateur de la traversée de l'Atlantique effectuée par Assolant et Lotti a réussi cet exploit. Celui-ci force l'admiration à plusieurs points de vue: l'avion était muni d'un moteur de faible puissance, l'aviateur était seul à bord pour un voyage de 11.500km, enfin les étapes se sont suivies avec une régularité parfaite, à part deux journées d'immobilisation, les 5 et 11 décembre, dues aux conditions météorologiques trop défavorables"

    Les étapes couvertes étaient les suivantes:. 

    Cannes -Tunis/Gabes (Tunisie) - Benghasi (Lybie) - Marsa/Matrouk/Le Caire (Egypte) - Ouadi-Halfa/Khartoum/Juba (Soudan) - Kisumu/Neirobi/Mombassa (Kenya) - Lindi (Tanzanie) - Mozambique - Tananarive.

    La signification de cet exploit est essentiellement d'ordre pratique. Les enseignements qu'il prodigue sont si nombreux qu'ils sont dignes d'une étude particulière. Contentons nous de noter aujourd'hui que Lefèvre a, d'une manière très édifiante, confirmé les possibilités de l'avion à petite puissance et surtout son économie.

    Le fait, pour Lefèvre, de voyager en tenue de ville (pardessus et beret) nous confirme le confort de la conduite intérieure (sic).

     Paris - Saïgon

    Les Ailes du 5-1-33 (extraits)

    MAUBOUSSIN 11

    René Lefèvre quitta l'aérodrome d'Orly le dimanche 18 décembre à 2h45 du matin. Le voyage se termina le 28 décembre à Saïgon, au but fixé, 10 jours, 7 heures et 50 minutes après le départ d'Orly.

    L'itinéraire parcouru était le suivant::

    Orly/Marseille - Sarzana/Brindisi (Italie) - Agrigno/Athenes (Grèce) - Tobrouk (Lybie) - Le Caire (Egypte) - Damas (Syrie) - Bagdad (Irak) - Bouchir (Iran) - Karachi (Pakistan) - Haïderabad/Calcutta (Inde) - Rangoon (Birmanie) - Saïgon.

    La moyenne journalière est de 1300km. En fait, si certains jours Rneé Lefèvre vola moins de 1000km, il semble que, certains jours, il parcourut plus de 2000km. Le 28 décembre il s’arrêta en fin de matinée à Bangkok, d'où il repartit à 12h30. Un orage violent l'obligea à se détourner de sa route normale et à allonger son parcours de telle sorte qu'il ne se posa à Saïgon qu'à 13h10. La nuit était complète et le Mauboussin dut atterrir à la lueur des phares. De nombreuses personnalités l'attendaient et lui firent un accueil enthousiaste.

    René Lefèvre a brillamment réussi dans sa tentative pour s'approprier la coupe du Président de la République, dont il devient le premier détenteur. Le règlement de cette épreuve spécifie en effet que le voyage Paris Saïgon doit ètre effectué par un pilote seul à bord, utilisant un matériel entièrement français et dans un délai de quinze jours au maximum On peut souligner que la coupe du Président consiste en un vase de Sèvres et que nul prix en espèces ne lui est attaché.

    La maquette:

    Heureusement que le fuselage a été sauvegardé et visible au musée d'Angers Marcé (voir rubrique "photos archives" ci-dessous), car le seul plan trois vues que j'ai pu me procurer et qui est repris d'une revue à l'autre) est de qualité médiocre. Pour l'aile il fallut interpréter ce qui fut relativement aisé ayant affaire à une aile de forme simple. Les photos d'époque m'ont été aussi d'une aide précieuse.

    PEYRET MAUBOUSSIN TYPE XI au 1/66PEYRET MAUBOUSSIN TYPE XI au 1/66

                          plan 3 vues                                              ....et des photos d'époque

     

     Le coin du maquettiste et du spotter:

    Pour des raisons liées en particulier à l'échelle, j'ai simplifié la forme du nez. Le capot moteur proprement dit ne "file" pas, en réalité, avec la partie avant du fuselage.Le nez est, en quelque sorte, busqué. Cela se voit sur quelques photos d'époque.

    Le profil couleur a été réalisé directement au vu du fuselage existant, dépourvu de cet appendice, d'où l'erreur d'interprétation.

    J'ai aussi rectifié à postériori, sur les planches de la maquette,  la forme du vitrage à l'extrados de l'aile dont le dessin est faux sur le plan 3 vues.

    Enfin, en ce qui concerne les commandes des gouvernes, j'avais utilisé des aiguilles d'entomologistes qui font 2/10 de diamètre (je n'avais pas encore mis la main sur de la cap de 10/10 et la 20/10 n’existe pas). Compte tenu de la petite taille de la maquette (8cm de long) elles se voient comme" le nez au milieu de la figure" et jurent, d'autant plus que j'avais conservé la couleur noire d'origine.

    Depuis 2016 (date de création de cette maquette), j'ai fait des essais pour représenter les câbles de commandes. La cap de 10/10, hormis le fait qu'elle soit difficile à poser, ne se remarque même pas de par sa teinte d'origine. Une solution serait peut être de la teinter en noir. Certes ce n'est pas réaliste mais je pense que cela jurerait moins que de la 20/10. ce pourrait être un bon compromis. A voir.

    Téléchargement (downloading)

    Téléchargement des 2 planches, au format A4, 2Mo environ la planche.

    PLANCHE 1          PLANCHE 2              

    ou sur le site de mon ami Pierre:  

    http://pierreg.free.fr/carton/projet/myproj.htm

     Et pour en savoir plus.....

      Quelques vues du modèle terminé VOIR

    Mes autres modèles MAUBOUSSIN au 1/66  VOIR

    Photos archives du MAUBOUSSIN PM11   VOIR

    Ailerons système Peyret (brevet 654236)   VOIR

     

     Bien que ces succès furent exploités sur le plan publicitaire, il n'en découla, curieusement, aucune concrétisation industrielle.

    MAUBOUSSIN 11MAUBOUSSIN 11MAUBOUSSIN 11

     (publicités Les Ailes et l'Aéronautique, source Gallica)

    Bons vols!

      

     


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